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Suicide de Lindsay : une enquête administrative ouverte

Elle avait 13 ans et subissait depuis la rentrée le drame du harcèlement scolaire. Elle s’est donnée la mort le 12 mai dernier et son nom s’ajoute à la longue liste de ces enfants et adolescents qui n’ont trouvé comme issue à ce qu’il subissait chaque jour que la mort.

Son suicide a déclenché une enquête administrative annoncée le 26 mai par le rectorat de l’académie de Lille. En effet, de l’aveu même du directeur académique, Jean-Roger Ribaud, les services scolaires auraient pu « aller plus loin dans le suivi » de la collégienne.

Selon ce dernier, la maman et la jeune fille avaient pourtant été reçus tour à tour par l’infirmière, le CPE et le principal. « On a déclenché le protocole, cela a donné un conseil de discipline, ce conseil de discipline a permis d’exclure une des principales auteures de ce qui s’est passé », a précisé M. Ribaud. « Mais ça s’est avéré malheureusement insuffisant. »

Une responsabilité collective donc d’une administration qui semble toujours avoir du mal à prendre au sérieux l’urgence de la détresse extrême de ces jeunes, toujours plus nombreux, victimes de harcèlement, et qui tarde à agir.

Lindsay était élève de 4e du collège Bracke-Desrousseau de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais. Elle était, selon sa mère, victime « d’insultes à répétition » à l’école comme sur les réseaux sociaux. L’histoire se répète, encore et toujours.

Dans cette affaire, 4 mineurs ont été mis en examen pour « harcèlement scolaire ayant conduit au suicide ». Une personne majeure a quant à elle été mise en examen pour « menaces de mort ». 

Si l’État a pris clairement en mains le problème du harcèlement scolaire, notamment avec le programme pHARe, la prise en compte des élèves harcelés, leur écoute ainsi que celle des parents, est encore très tardive.

La sensibilisation des élèves, parents et professionnels, travail que mène L’Enfant Bleu Toulouse à travers ses interventions en milieu scolaire (IMS), est plus que jamais indispensable. Le drame de Lindsay nous le rappelle une fois de plus.

Photo Nathan Anderson