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Les mineurs exposés de plus en plus jeunes

Photo : Annie Spratt

Le chiffre a de quoi effrayer : 82% des mineurs auraient déjà vu des images pornographiques (sondage Opinionway). A 12 ans, un jeune sur trois y aurait été confronté. On le sait, l ‘impact négatif de la pornographie sur le développement psychologique des enfants engendre des chocs et traumatismes, surtout lorsque l’exposition est involontaire. Tout aussi inquiétant, 44% des jeunes ayant une sexualité disent reproduire des pratiques vues dans ce type de vidéos.

Un constat désastreux dont se sont emparé deux associations.

Mais plutôt que d’affronter des sites pornographiques opaques et difficilement touchables, La voix de l’enfant et E-enfance ont décidé de confronter les fournisseurs d’accès pour parvenir à bloquer ces sites trop facilement accessibles aux mineurs. Elles ont ainsi décidé d’assigner en justice six d’entre eux leur reprochant ne pas mettre en place de façon plus sûre la vérification de l’âge de l’internaute. Rappelons qu’aujourd’hui, cocher une simple case affirmant que l’internaute est majeur suffit…

Actuellement, la loi semble donner raison aux associations. En effet, l’article 227-24 prévoit 3 ans de prison et 75000 euros d’amende pour la diffusion d’un message pornographique « susceptible d’être vu ou perçu par un mineur ».

La loi de 2020 précise, quant à elle, que demander à un internaute de certifier qu’il est majeur n’exonère pas la société de ses responsabilités. Problème : le décret d’application de cette loi n’a toujours pas été publié… une aubaine pour SFR, Orange, Bouygues, Outremertelecom et Colt qui se réfugient derrière cet argument.

Côté associations, nous attendons avec impatience le 8 octobre pour connaître la réponse de la justice.