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L’énorme et remarquable travail effectué par la Ciivise pour recenser les violences sexuelles sur enfants et cas d’inceste n’est plus à démontrer.

Le 12 juin dernier, cette même commission est allée plus loin en annonçant le coût du déni pour notre société. Selon son étude, le déni entourant les violences sexuelles sur les enfants coûte 9,7 milliards d’euros par an à notre société.

Pour parvenir à ce chiffrage, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants s’est appuyée sur les données disponibles (enquêtes auprès des victimes et de la population générale, études françaises et internationales), en extrayant les conséquences pouvant être évaluées financièrement. Ont été ajoutés les frais de dépenses publiques telles que les frais de police et de gendarmerie, de justice pénale, l’aide sociale à l’enfance ou encore le traitement des troubles mentaux. Tout cela rapporté au nombre de cas connus.

L’étude révèle ainsi les coûts financiers de l’exposition à l’inceste et de façon générale aux violences sexuelles pendant l’enfance (2 609 millions d’euros par an, soit 27 % du chiffrage), le coût du traitement des troubles mentaux (2 101 millions d’euros, 21,7 %) et l’accueil et l’accompagnement des victimes (1 676 millions d’euros, 17,3 %).

Le cabinet Psytel, à qui a été confiée cette étude, avoue que ce chiffrage est a minima puisqu’elle ne prend en compte que les postes de dépenses dont nous disposons de données très précises. Ce qui laisse supposer un coût réel bien supérieur.

Forte de ces chiffres, la Ciivise insiste dans la seconde partie de son rapport, sur la nécessité d’un parcours de soins « adaptés à la spécificité du psychotraumatisme résultant des violences sexuelles ». Ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas aujourd’hui.

Les résultats de cette étude ont permis à la Commission de rappeler le caractère urgent et essentiel pour l’ensemble de la société de la mission qui lui a été confiée et de l’importance, selon Édouard Durand, co-président de la Ciivise, que « ce mouvement vertueux qui allie recueil des témoignages des victimes et renforcement de la culture de la protection, aujourd’hui encore nécessaire et utile, se poursuive ».