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L’Espagne fait figure de modèle en votant une loi très globale pour mieux protéger les enfants.

Après 10 ans de travail collectif entre experts et politiques, l’Espagne fait figure d’exemple après avoir voté  à une écrasante majorité une loi qui aborde toutes les facettes de la violence sur les enfants, de la prévention à la réparation en passant par la détection précoce ou la protection judiciaire. Cette loi modifie pas moins de seize lois existantes, implique presque tous les ministères et oblige les administrations à développer une stratégie de sensibilisation et de lutte contre ces violences.

Les violences sur enfants sont évitables

C’est de ce constat qu’est née la détermination du gouvernement espagnol de revoir la protection des plus fragiles que sont les enfants.

À partir de là, un second constat s’est imposé aux Espagnols : « La violence contre les enfants ne pouvait pas s’aborder uniquement par le biais d’une réforme du code pénal, elle doit être prise en compte d’un point de vue global et inclure toute la société », déclarait Sonsoles Bartolomé, directrice juridique de la fondation d’aide aux enfants et adolescents en situation de risque (ANAR).

Cette loi revient sur des sujets majeurs à l’image de l’obligation de porter plainte pour toute personne ayant connaissance ou qui soupçonnerait des violences sur des mineurs, y compris sur Internet. Obligation renforcée pour les médecins et enseignants. Elle remet également en cause le délai de prescription repoussé dans le cas d’agressions sexuelles sur mineurs qui débute désormais à partir des 35 ans de la victime et non plus à la majorité.

Côté judiciaire, les Espagnols ont décidé la création de tribunaux, de parquets spécialisés ainsi que d’unités de police chargées ces affaires si sensibles.

Enfin, preuve d’une vraie volonté d’en finir avec le tabou de la violence sur enfants, l’Espagne a créé un registre unifié des enfants victimes de violences. A l’image de celui sur les femmes tuées par leur conjoint qui, en son temps, avait brisé ce tabou.

Pour les ONG, cette loi « intégrale » fait figure de « pionnière ». On ne peut qu’applaudir.